L’objectif principal et primordial du Snoezelen c’est le bien être de l’enfant. Il n’y a aucun intérêt à imposer à un enfant de participer s’il n’en a pas envie.
Snoezelen n’a pas d’objectif quantifiable, parce que le but n’est pas d’émettre un jugement sur ce qui a été réalisé. Pourquoi ? Pour éviter des sentiments diverses qui nous poussent dans un schéma de récompenses : satisfaction en cas de réussite / frustration en cas de non réussite.
Comment organiser une séance Snoezelen qui pourra plaire et apporter du bien être aux enfants ?
Les séances doivent être préparées en amont dans les grandes lignes pour permettre à l’accompagnateur de savoir où il va. Mais il y aura forcément des imprévus, des réglages de dernières minutes à faire pour s’adapter aux besoins de chacun.
Pour préparer une séance, il y a plusieurs critères à prendre en compte, certains d’entre eux seront à adapter en fonction de l’âge et des spécificités des enfants concernés. Vous remarquerez peut être que l’approche Snoezelen a beaucoup de point commun avec la pédagogie Montessori, le bien être et le développement harmonieux de l’enfant sont au cœur des préoccupations.
Lorsque les séances se font à plusieurs et que les enfants ont été regroupé en équipe relativement homogène, ils harmonisent généralement leur rythme les uns en fonction des autres.
Mais parfois ce n’est pas le cas, et le rôle de l’accompagnateur prend alors tout son sens, pour permettre à chaque enfant de profiter pleinement de la séance.
Une séance Snoezelen doit-elle forcément se faire dans le silence ?
Une atmosphère calme ne signifie pas forcément une atmosphère silencieuse.
Si les enfants on envie de faire du bruit et que ça contribue à leur bien être, et bien tant mieux. Ce qui est gênant c’est si le bruit gène complètement le déroulement de la séance et des autres enfants.
C’est pourquoi c’est important de penser aux binômes ou trinômes pour les séances peu de temps avant celles ci, parce qu’il sera important de prendre en compte l’état d’énergie, l’humeur des enfants pour déterminer qui sera avec qui pour les séances.
Faire du bruit, notamment pour s’exprimer est un besoin “normal” des enfants. Et l’environnement Snoezelen est idéal pour la prise en compte des besoins.
Si tous les enfants qui participent à la séance ont une sensation de bien être alors que la séance soit silencieuse ou bruyante, ce n’est pas le plus important.
Snoezelen : l'enfant doit pouvoir choisir
Lorsque quelque chose est imposer l’action est subie. Vous n’avez pas le choix.
Lorsque quelque chose vous est proposé, il y a alors 2 réactions possible : l’accueillir ou non. Vous avez donc le choix.
L’obligation n’est pas la plus efficace des motivations. Le fait de proposer, chaque individu se sent libre d’accepter ou de refuser. La proposition intervient alors comme un témoignage de considération, ce qui développe aussi la confiance en soi et bien sur, une notion chère à mon cœur : l’autonomie.
Un enfant qui aura la liberté de choisir et sera autonome dans ses choix, comprendra mieux les contraintes parfois imposées par le temps, l’organisation ou la structure de son environnement.
La possibilité de choisir s’étend à tous les pans de la séance :
- le fait de participer ou non
- le fait de choisir son matériel
- le fait de stimuler tel ou tel sens
S'adapter au rythme de chaque enfant pour des séances Snoezelen agréables
Chaque enfant est différent, et le rythme idéal d’un enfant n’est pas le même qu’un autre enfant. Dans certaines situations du quotidien, l’enfant va s’adapter (plus ou moins bien) à un rythme qui lui est suggéré, parfois imposé.
Dans le Snoezelen, l’idée est que l’enfant choisisse de suivre son rythme.
L’accompagnateur doit éviter autant que possible d’interagir sur les actions de l’enfant.
Par exemple, si l’enfant passe quelques secondes avec un objet ou au contraire plusieurs dizaines de minutes. C’est que ce rythme lui convient, à lui.
L’idéal est de respecter le rythme de l’enfant. Selon l’heure de la séance, le jour de la séance et le vécu de l’enfant : son propre rythme évoluera au fil des jours, des semaines et des mois.
La durée d'une séance Snoezelen
L’approche Snoezelen nous indique que les stimulations ne doivent pas être ni trop longues ni trop courte pour l’enfant.
Mais comment définir la juste durée d’une séance ?
Il est quasiment impossible d’apprécier à la perfection la durée d’une séance de prime abord. C’est l’habitude, la pratique et l’observation qui vont permettre d’améliorer la connaissance de cette durée, et surtout de l’ajuster à chacun.
L’observation et la communication non verbale va être un parfait indicateur. L’accompagnateur va pouvoir détecter la survenue de l’ennui, avant même que l’ennui survienne.
La juste durée est inhérente à un enfant unique et à un moment unique; elle va être liée à un état du moment et ne sera jamais vraiment identique.
La répétition dans une séance Snoezelen
Répéter a plusieurs objectifs.
- Répéter contribue à la mémorisation, c’est d’ailleurs souvent utilisé quand on a un objectif d’apprentissage. Mais ce n’est pas l’objectif de Snoezelen
- Répéter c’est aussi s’habituer. La répétition va permettre d’instaurer une routine rassurante (comme un rituel).
Snoezelen est fondé sur la notion de plaisir, le fait de répéter des stimulations plaisantes et de ne pas reproduire des stimulations déplaisantes va favoriser le bien être.
Le plaisir qui va être pris pendant la séance va permettre à l’enfant d’avoir envie d’y revenir.
Le fait de répéter, va permettre un ancrage profond. L’ancrage, c’est quoi ? C’est ce qui va rester, ce qui va être fixé en terme d’apprentissages intrinsèque ou extrinsèque, mais aussi au niveau des émotions.
Les feedbacks : prendre en compte les ressentis de l'enfant pour s'adapter
Le feedback (ou le retour sur expérience), permet d’être dans la communication avec l’autre.
Ce feedback n’a pas d’objectif particulier et n’est pas obligatoire, il permet simplement d’ajuster au mieux la séance.
Les retours ne se font pas forcément de manière verbale, la communication non verbale a tout autant sa place ici : par l’observation des gestes, des postures, du regard etc…
Pendant une séance Snoezelen, il peut exister “des temps morts” : ces moments où il ne se passe rien. Quand ils arrivent, ils ont une importance capitale et il faut donc les respecter. Pendant ce moment de “pause” l’enfant va construire sa mémorisation des moments vécus, il va assimiler tout ce qu’il a fait, vu, entendu, senti.
Les axes d'accompagnements du Snoezelen
Le relationnel : premier pillier de l'accompagnement Snoezelen
Snoezelen est avant tout une rencontre entre 2 ou plusieurs personnes : un accompagnant et un accompagné. L’accompagnant doit faire preuve d’écoute, de générosité et d’empathie pour que l’accompagné soit engager et investie dans la relation.
Le plaisir est l’élément principal des actions dans l’espace Snoezelen, s’il n’y a pas de plaisir, l’action est obligatoire et ne rentre pas dans les principes du Snoezelen.
Généralement, l’obligation, chez les enfants, est inefficace et peut même entrainer un refus et une diminution de la confiance que l’enfant avait accordé. L’accompagnant doit être là pour guider l’enfant, il est là pour proposer et c’est à l’enfant d’accueillir ce qu’il souhaite.
L’idée est d’être présent, d’être avec l’enfant et non pas d’être là POUR l’enfant. C’est vraiment quelque chose qui se vit, sans avoir besoin de faire ou d’agir.
C’est une adaptation de tous les instants !
Pour être sur d’être présent, et complètement présent à l’autre lors de la séance Snoezelen, il faut d’abord être présent à soi.
Comment on fait pour être présent à soi ?
Il faut tenter de ne pas faire intervenir les soucis extérieurs, de se mettre dans une bulle pour être disponible à 100% lors de la séance. C’est un peu le même principe qu’avec ses enfants au quotidien, même si c’est pas toujours évident, je vous l’accorde.
Quelques idées pour se connecter à l’instant présent :
- Exercices de sophrologie
- Exercices de respiration
- Exercices de cohérence cardiaque
- Exercices physiques pour se recentrer sur soi
A quoi ça sert ?
Mettre entre parenthèse ce qui se passe avant et après la séance est idéale pour tous : l’accompagné comme l’accompagnant.
Etre dans l’instant présent, va vous permettre d’observer (sans biais) tout ce qui se passe autour de vous, en ajustant l’environnement avec des réponses adaptées.
Vous allez pouvoir décoder l’enfant par le contact : ses réactions, ses sensations, ses impressions, ses émotions. Les émotions sont le pilier des relations humaines et elles ont toute leur place ici.
La communication tient une place essentielle dans la partie relationnelle de l’accompagnement Snoezelen. L’échange entre l’accompagnant et l’accompagné doit être d’une grande qualité, quelque soit le mode de communication utilisé : verbal, para-verbal, non verbal, et même simplement vocal dans certains cas.
L’accompagnant doit être présent avant, pendant et après la séance.
Etre bien avec soi pour être bien avec les autres
Se connaitre est important pour pouvoir appréhender et apprécier le moment présent. Apprendre à se connaitre, ça ne veut pas dire se juger, se coller des étiquettes ou être dur envers soi, c’est simplement apprendre à se comprendre, connaitre ses limites.
Les séances snoezelen ne seront pas toujours parfaite, et l’important sera ce qu’on va retirer de cette séance, comment elle va pouvoir vous aider à avancer. La technique rassure et apprend à «contrôler» les situations, l’expérience et l’habitude entraînent à les «maîtriser».
Dans n’importe quelle relation, chacun arrive avec son passé, son humeur du moment, et son état affectif du jour. L’idée c’est de pouvoir harmonier ces différentes énergies, pour que chacun passe un bon moment. Parfois ça demande de lâcher prise, autant sur la performance que sur soi.
Je vais me répéter encore une fois, mais le but d’une séance n’est vraiment pas d’être dans la performance, ce qu’on recherche c’est le bien-être de l’enfant.
Quelques questions sur les séances Snoezelen
Si la séance Snoezelen a lieu dans un environnement d'accueil de l'enfant (assistante maternelle, crèche, école, structure spécialisée), il est tout à fait possible que les parents assistent à la séance. Il faut toutefois qu'une condition soit remplie, et non des moindres : il faut que cette décision ne soit pas imposée à l'enfant, qu'il soit d'accord avec cette proposition.
Si tout le monde est d'accord, ce type de séance peut ouvrir de nouvelles perspectives et être un très beau moment de partage.
L'enfant est souvent très fier de pouvoir faire découvrir à ses parents un environnement que lui seul connait déjà, qu'il a déjà apprivoiser et ainsi leur faire découvrir de nouvelles choses.
Les parents peuvent ainsi découvrir l'espace dans lequel évolue leur enfant, c'est plutôt rassurant. ça permet également d'avoir un moment privilégié avec son enfant, un petit peu hors du temps, sans les contraintes habituelles.
Les parents doivent respecter les principes du Snoezelen dès lors qu'ils participent à une séance.
Les séances Snoezelen sont évolutives dans le sens où l'accompagnant doit s'adapter à chaque nouvelle séance, à l'enfant : à son humeur, à ses capacités, à sa condition. Mais elles ne sont pas évolutives d'un point de vue "compétences".
Puisque le but premier d'une séance Snoezelen est le bien être et qu'il n'est pas quantifiable, l'idée n'est pas de développer des compétences mais de développer encore et toujours le bien être.
il y aura surement des séances où vous aurez l'impression que les choses se passeront un peu moins bien. C'est possible et c'est normal, les séances dépendront de paramètres extérieurs (très souvent), notamment l'état physique et psychologique des participants, et celui-ci peut varier selon les jours. Cette sensation de régression, permet à chacun de ne pas attendre trop et d'accepter l'instant présent.
Accompagner en Snoezelen ce n'est pas donné des directives, ni imposer le respect, le but c'est de laisser l'enfant s'exprimer librement, de le laisser prendre sa place.
L'accompagnant est là, pour créer un environnement, une atmosphère et il se peut qu'un jour l'enfant ne soit pas réceptif (pour plusieurs raisons), peut être qu'il sera fatigué, malade, qu'il aura passé une mauvaise journée, ou bien que les stimulations proposées de soient pas en adéquation avec ce qu'il attend. Si l'accompagnant arrive à observer et ajuster la séance, peut être que l'enfant pourra de nouveau avoir envie de rester. Toutefois, si ce n'est pas le cas, l'enfant est libre de mettre fin à la séance dès qu'il en reçoit le besoin. Ce n'est ni un échec pour l'accompagnant ni pour l'accompagné, au contraire, les besoins de chacun auront été respectés.
Le sensoriel : deuxième pillier de l'accompagnement Snoezelen
L’accompagnement sensoriel est une autre partie importante du Snoezelen. Il va s’axer sur plusieurs informations :
- la stimulation
L’être humain agit, réagit et s’adapte au monde qui l’entoure grâce à ses perceptions de l’environnement. La démarche Snoezelen sollicite les sens un par un pour faire des informations reçues, des informations pertinentes et facilement assimilable par l’enfant, elle déclenche ensuite une assimilation multisensorielle globale.
- la créativité
L’accompagnant doit faire preuve de créativité, non pas avec des créations manuelles mais dans son adaptabilité à l’autre. Les sollicitations sensorielles présentées doivent être simples et adaptées à l’enfant.
L’idée c’est que l’enfant puisse se servir des sollicitations vues en séances pour poursuivre sa démarche de découverte à d’autres endroits et à d’autres moments de la journée. La créativité est alors indispensable pour garder intacte la motivation de l’enfant.
- la sollicitation
Les 5 sens sont stimulés séparément, la sensibilité de l’instant présent est le seul but de la séance. Chaque stimulation va provoquer une émotion différente chez l’enfant, c’est en les observant que l’accompagnant va pouvoir ajuste le moment. Je vous conseille de commencer les séances par la sollicitation des sens préférée de l’enfant, ça permettra de nourrir son intérêt et de garder intacte sa motivation.
- la sensibilité et la sélectivité
Mieux vous connaissez les enfants accompagnés et plus pertinente sera votre sélection pour la séance. Toutefois, à chaque nouvelle séance il faudra laisser le temps aux diverses sollicitations de faire leur effet. Vous pourrez alors observer les différentes réaction et la sensibilité de l’enfant à chaque stimulation.
Une bonne connaissance des enfants va permettre de sélectionner les bonnes informations sensorielles pour apporter le bien être qui lui est nécessaire. Savoir ce qu’il aime ou ce qu’il aime moins va être important pour préparer ou ajuster la séance.
- Conscience et ancrages positifs
Les ancrages positifs sont important pour faire perdurer le bien-être et donner envie à l’enfant de poursuivre la démarche.
Les stimulations sensorielles peuvent engendrer des émotions fortes quelques fois, l’accompagnant devra en tenir compte pour s’adapter aux fluctuations d’attention et d’énergie des enfants.
La détente : troisième pillier de l'accompagnement Snoezelen
La détente dans dans toute sa dimension, a une place importante dans l’espace Snoezelen. Détente et bien-être vont très souvent de paire pour passer des moments agréables. Je partage avec vous les dimensions différentes que prend la détente au sein d’un accompagnement Snoezelen.
- Se positionner soi-même et prendre le temps de se centrer
Amener l’enfant à se détendre suppose d’être détendu soi-même. Toute démarche visant à se (re)centrer est la bienvenue avant la séance Snoezelen. Dans la relation Snoezelen, on ne fait pas les choses, on se conditionne et on conditionne l’environnement pour que les choses se fassent d’elles-mêmes, comme une évidence. Un accompagnant trop tendu et non aligné rencontrerait plus de difficultés à générer du bien-être et à en éprouver lui-même.
- Se poser à la juste distance et respecter l’enfant dans son approche et ses contacts
Selon son âge et son histoire, la culture dans laquelle il baigne, l’enfant aura besoin de contacts différents, la notion de distance appropriée prend une grande importance dans le Snoezelen. De nouveau, la prise d’informations initiale et la connaissance de chaque enfant nous renseignera sur la distance à respecter avec l’accompagné, tant dans le geste que dans le discours. Cet aspect est majeur car il démontre, s’il en était besoin, le respect porté à l’enfant en tant que personne.
- Assurer une sécurité
Assurer une sécurité physique, psychique et émotionnelle indispensable à l’instauration de la confiance : veiller à la bonne installation de l’enfant et de soi-même
La confiance est essentielle dans le Snoezelen. L’environnement inhabituel peut, dans quelques cas, perturber un enfant. Force est de mesurer chaque geste et chaque parole avant, pendant et après la séance. Une grande délicatesse s’impose dans la relation. L’accompagnant gagnera à être « à l’écoute » des réactions émotionnelles, dites ou non-dites de l’accompagné, sans y apporter un commentaire ou une analyse, sauf en cas de nécessité ou de demande exprimée.
- Utiliser le dialogue
« Comprendre » les tensions de l’enfant accompagné, s’y adapter afin de les apaiser en instaurant un « dialogue tonique », montrer qu’on est à l’écoute, reformuler quand nécessaire. Ecouter sa propre intuition pour parler quand la situation l’impose et rester silencieux si la parole n’apporte rien ou perturbe le dialogue intérieur de l’enfant. En tout état de cause, revenir sur la notion d’Unité, pour laisser à l’enfant le sentiment du retour à la globalité, même s’il n’en est pas conscient, surtout après avoir morcelé l’utilisation des sens ou du corps.