Protéger mon enfant des mauvaises paroles
Quel vaste sujet !
Notre quotidien nous amène souvent, trop souvent, à nous poser la question. Comment faire pour que mon enfant ne soit pas impacté par ce qu’il peut entendre ?
Posons un peu le contexte. Votre famille, vos amis et même parfois les accompagnants de vos enfants (nourrice, professeur etc…) ont parfois des actes ou des paroles avec lesquelles vous n’êtes pas en accord.
Comment faire pour limiter l’impact de ses mots / de ses actes sur votre enfant ?
Peut être que vous cheminez déjà vers une parentalité positive, peut être que vous êtes déjà bien avancé dans une parentalité bienveillante ou peut être que vous vous intéressez à la parentalité consciente. Bravo !
Si vous en êtes là, alors vous savez pertinemment, vous sentez au plus profond de vous même que l’environnement dans lequel vit votre enfant peut l’impacter dans son être et dans sa manière de raisonner
Quel impact des mots sur mon enfant ?
Le son des mots
Dès le plus jeune âge, les enfants entendent ce qui se passe autour d’eux. Avant un certain âge ils ne sont pas en capacité d’analyser les mots, les phrases et les paroles qu’ils entendent, toutefois la musicalité de la voix à une importance considérable.
Faites le test, essayez d’écouter la musicalité des voix qui vous entourent lors de différentes conversations. Une conversation joyeuse aura une mélodie agréable, une conversation critique, épineuse aura tendance à être moins mélodieuse, plus épineuse.
Les sons entendus impactent déjà vos touts petits. Mais vous aussi. Personnellement, lorsque quelqu’un parle mal, mon cœur se sert, lorsque que quelqu’un parle fort, mon cœur sursaute. J’ai 29 ans, j’ai déjà vécu de nombreuses choses plus ou moins agréables, plus ou moins drôles et pourtant, mon corps vibre encore de manière intense aux mots et aux conversations. Imaginez ce que ça peut faire chez votre bébé.
La valeur des mots
Les mots… Les mots n’ont pas de valeur tant que vous ne leur en donnez pas.
Il est connu depuis plusieurs années, que la répétition d’actions ou de phrases a un impact sur le cerveau. Plus vous entendrez des mots, plus vous serez susceptible de les assimiler.
Jusque là ça parait assez logique, vous ne pouvez pas être intéressé par quelque chose que vous ne connaissez pas.
Là où ça devient plus embêtant c’est quand on fait le lien avec nos enfants. S’ils entendent des mauvaises paroles à longueur de journée, leur cerveau va les assimiler.
Alors comment les protéger ?
Les mots négatifs ont un impact fort sur le cerveau. Ils augmentent l’activité du centre de la peur (au niveau de l’amygdale) et augmentent le taux d’hormones du stress (notamment le cortisol). Qu’est ce qu’il se passe ? Pour sa survie, le cerveau a une réaction que l’on appelle archaïque, il se déconnecte pour notre survie et ne permet plus de raisonner de manière logique.
Et ça ce n’est pas ce que l’on veut pour nos enfants.
Comment faire pour extraire mon enfant de ses mauvaises paroles ?
L’extraction physique
La meilleure chose à faire est d’extraire physiquement votre enfant d’un environnement malsain. Plus facile à dire qu’à faire, vous me direz ; mais tellement efficace.
Si le cerveau n’entend pas, vous n’aurez rien à devoir “rattraper”.
A ce moment-là, vous devez prendre une décision et faire un choix. Est ce que je préfère exposer mon enfant à des VEO (violences éducatives ordinaires) ou est ce que je préfère recevoir des réflexions de personnes qui n’ont pas compris mon geste, qui n’ont pas compris pourquoi je me suis éloigné(e) ou pourquoi je suis parti(e) ?
Ce n’est pas exagéré que de dire que des mots peuvent être des VEO, les mots peuvent être très violent autant voir parfois plus que les actes,
C’est un début de démarche, pour vous et pour votre enfant.
S’il ne vous est pas possible de vous extraire complètement physiquement d’une situation, vous pouvez alors créer une bulle autour de vous. Parlez, interagissez, accaparez l’attention de votre petit pour qu’il ne se concentre que sur vous et non plus sur ce qui se passe autour. S’il n’entend pas les paroles incorrectes alors vous n’aurez rien à devoir “rattraper”.
En reparler à froid
Si malgré toute votre bonne volonté, ni l’un ni l’autre de sont possibles, reparlez en à froid.
Même si vous pensez que votre enfant n’est pas en âge de comprendre, si comme moi vous êtes persuadé que les mots négatifs ont eu un impact sur lui alors dites vous que l’impact des mots positifs sera bien plus grand.
Ne donnez aucune importance aux mots qui ont déjà été prononcés, ne revenez pas dessus pour ne pas favoriser l’ancrage dans le cerveau. Mais adoptez une posture de langage inverse à celle utilisée. Valorisez ce qui a été dévalorisé, faites place à ce qui a été rejeté, parlez avec votre cœur et des mots adaptés à l’âge de votre enfant.
Plus vous concentrez vos échanges avec vos enfants sur l’optimisme et le positif, plus vous pourrez sculpter les pensées et les sentiments. La confiance en soi, le bien être intérieur et l’empathie sont grandement développés par le choix de nos mots.